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D'où sort l'idée de Radi?

En ce 20 mars, journée internationale de la francophonie, j’ai envie de raconter comment a surgi le spectacle Radi qui raconte comment une petite fille née en 1929 dans un village de la côte est du Nouveau-Brunswick (qui était alors une province officiellement unilingue anglophone!) est devenue une auteure francophone reconnue mondialement…

Tout a commencé le jour (c’était un dimanche de fin octobre 2012) où Mme Antonine Maillet m’a contactée pour me dire qu’elle venait d’assister à une représentation de Détour de chant. Ça lui avait beaucoup plu, alors elle serait bien d’accord si je voulais adapter l’un ou l’autre de ses romans pour la scène.

!!!

Mme Antonine Maillet, cette auteure importante, qui avait grandement contribué à faire rayonner la culture acadienne en particulier et le français en général...

Je ne pouvais pas refuser son offre, quand même!

Bien sûr, je connaissais La Sagouine, Pélagie… J’avais visité L’Île-aux-Puces déjà...

Mais je n’avais aucune idée de l’ampleur de l’œuvre, ni de ce que j’allais en faire.

Alors j’ai commencé à lire.

Les romans d’abord.

Dans l’ordre de leur parution…

C’est dans On a mangé la dune que j’ai fait la connaissance de Radi, alter ego de l’auteure. Cette petite fille née en 1929 dans un petit village de la côte est du Nouveau-Brunswick allait devenir mon personnage principal. J’allais la retrouver, quelques lectures plus tard, dans Le chemin Saint-Jacques. J’y ai aussi rencontré Radegonde, c’est à dire Radi avec quelques années de plus. Et les revoici, toutes les deux, dans Le temps me dure et Les confessions de Jeanne de Valois! Dans ces romans, Radi et Radegonde se côtoient sans se soucier du temps et de l’espace qui devraient les séparer. Voilà, j'avais trouvé l’argument de la pièce Radi.

Si j’ai choisi d’adapter les romans plus « autobiographiques » de Mme Maillet, c’est beaucoup parce que son histoire est étroitement liée à l’histoire et à la culture de l’Acadie. L’Acadie qui a su résister, et qui résiste encore à l’assimilation culturelle. Mais c’est aussi parce que sa vie et son œuvre prouvent que l’art, l’imagination et le refus des conventions sont des forces puissantes qui peuvent changer les choses.

Intérieur de l'école du Village historique acadien

intérieur de l'école du Village historique acadien avec son drapeau!

Extrait de Radi :

Radi : Je voudrais que ça seye tout le temps l’été. Mais ça passe toujours trop vite pis première apercevance 'faut retourner à l’école !

Radegonde : Mais t'aimes ça l’école Radi.

Radi : Non j’aime pas ça !

Radegonde : Ah bon ?

Radi : J’aime pas ça à cause… que j’apprends rien. (imitant la maîtresse) « Asseyez-vous, levez-vous, mettez pas vos doigts dans votre nez. » Chus tannée ! TANNÉE ! On passe tout l’avant-midi à répéter : « Mary go to school. Brian is a boy. » Et pis les chiffres sont en anglais.

Radegonde : Des chiffres en anglais, hé ben!

Radi : Tous les moutons sont à Mister Smith et les pommes à Missus Jones. Même les livres de français sont en anglais. Regarde !

Elle tend à Radegonde son « Fraser & Squair »: manuel de français langue seconde.

Radegonde : C’est comme ça quand le Minister of education parle rien qu’anglais : on apprend sa langue maternelle avec l’accent des autres dans un manuel de grammaire française pour anglophones.

Radi : Ben c’est pas jusse.

Radegonde : Non. Mais au moins tu parles bien anglais Radi.

Radi : Non.

Radegonde : Non ?

Radi : Je peux, mais je veux pas.

Radegonde : Dire qu’à mon âge je rêve de parler sept langues…

Radi : L’anglais ça compte pas.

Radegonde : C’est pas une langue ?

Radi : C’est pas pareil. Ça vient pas des autres pays.

Radegonde (se moquant) : Et puis une pomme ? C’est pas un fruit parce que ça vient pas d’Afrique comme une banane ou un ananas, c’est ça ?

Radi (de mauvaise foi): Je sais pas de quoi-ce tu parles. Arrête de me déranger !

Geneviève Tremblay remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec de son appui financier.

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